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Montparnasse, phare et refuge des artistes juifs

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Le Musée d’art et d’histoire du judaïsme (Mahj) présente, à l’été 2021, deux expositions sur les peintres juifs venus à Paris au début du XXe siècle. Parmi eux, Chagall, Soutine, Modigliani…

Il y a un siècle, le quartier de Montparnasse, au sud-ouest de Paris, était un véritable phare pour les peintres et les sculpteurs du monde entier. Nombre d’entre eux s’y retrouvaient dans des lieux devenus célèbres comme les cafés de La Rotonde ou de la Coupole. Ils y confrontaient leurs visions de l’art et échangeaient avec Cendrars ou Apollinaire. Dans cette effervescence, des artistes juifs venus principalement de l’ancien Empire russe ou d’Autriche-Hongrie, comme Chagall ou Soutine, occupaient une place prépondérante.

[/vc_column_text][vc_single_image image= »3436″ img_size= »large » add_caption= »yes » alignment= »center »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]C’est ce que racontent deux expositions actuellement présentées au Musée d’art et d’histoire du judaïsme (Mahj), situé au cœur de la capitale.

La première, « Paris pour école », se propose d’explorer l’extraordinaire richesse stylistique de ce que les critiques désignent comme l’École de Paris. Cette expression, forgée en 1925 par le critique André Warnod, s’opposait alors aux « esprits chagrins qui n’ont vu à Montparnasse que des personnages peu sympathiques, batailleurs, insolents, brocantant et palabrant dans tous les argots du monde, faisant un ghetto, une cour des miracles des endroits où ils vont prendre leur café-crème ».

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Fourmillement artistique

Des toiles géométriques et colorées de l’Ukrainienne Sonia Delaunay aux portraits épurés et mélancoliques de l’Italien Modigliani (La Chevelure noire), en passant par les visages déformés de Soutine, l’École de Paris regroupe des œuvres sans unité stylistique mais révélatrice d’un fourmillement artistique.

« Je n’aime pas parler d’art juif, explique Pascale Samuel, commissaire de l’exposition. Je préfère le terme de présence juive. C’est le premier moment dans l’histoire de l’art où autant d’artistes juifs se trouvent à Paris en même temps. C’est unique ! »

 

Soutine, battu violemment par les fils d’un rabbin

La spiritualité n’est pas toujours le cœur de leur art. Si Chagall multiplie les citations religieuses ou les représentations du juif errant, beaucoup de peintres s’affranchissent de leur judéité. La Thora ne prohibe-t-elle pas la représentation des êtres ? Enfant, Soutine en fait l’amère expérience. Il entreprend de dessiner le rabbin de son village natal de Smilovitchi. Il subit alors les foudres de ses fils, qui le battent violemment.

[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/2″][vc_single_image image= »3441″ img_size= »large » add_caption= »yes » alignment= »right »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Plus qu’un phare, Montparnasse est un refuge pour ces artistes juifs. Selon l’historienne de l’art Nadine Nieszawer, ils auraient été 500 dans la capitale durant l’entre-deux-guerres. À l’époque, beaucoup logent dans les ateliers de la Cité Falguière ou du Bateau-Lavoir à Montmartre. Mais c’est sans doute La Ruche, dans le sud-ouest de Paris, qui abrite le plus de jeunes artistes désargentés. « Un phalanstère » de 110 ateliers dans lesquels Chagall, Soutine ou Modigliani exercent leur art, dans des conditions misérables. « On pouvait vivre en autarcie à la ruche, mais c’était loin d’être un paradis », résume Pascale Samuel. La faim et le froid les étreignent. Soutine peint ses maigres repas, harengs ou concombres, disposés dans des assiettes désespérément nues.

 

[/vc_column_text][vc_single_image image= »3948″ img_size= »large » add_caption= »yes » alignment= »center »][vc_column_text]

Le shtetl perdu

La Seconde guerre mondiale aura raison de ce shtetl, de ce quartier juif. Face au désastre, face au nombre d’âmes emportées par le nazisme, un écrivain, Hersh Fenster, décide d’exhumer la mémoire des artistes disparus. La seconde exposition du Mahj, « Hersch Fenster et le shtetl perdu de Montparnasse », expose les œuvres de ces peintres dont les noms résonnent habituellement avec beaucoup moins de puissance que ceux de Modigliani ou de Chagall.

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width= »1/2″][vc_single_image image= »3447″ img_size= »large » add_caption= »yes »][/vc_column][vc_column width= »1/2″][vc_column_text]Pourtant, certains sont des figures incontournables du Montparnasse de l’entre-deux-guerres. Déporté en 1942, Samuel Granovsky était l’un d’entre eux. On le rencontrait en compagnie d’Aïcha, une autre coqueluche du quartier, vêtue de costumes exotiques. Ou suivi d’un grand chien noir au pelage hirsute. Tous trois formaient une « étrange troïka de la bohème », comme la nomme Nadine Nieszawer. Il ne subsiste aujourd’hui aucune trace de cette joyeuse amitié.

Cette exposition ne suffira probablement pas à sortir de l’ombre Jefim Bruhis, Jane Lévy, Léopold Sinayeff Bernstein et les centaines d’artistes juifs presque inconnus. Mais elle pourrait bien éveiller l’attention d’historiens de l’art et, comme l’espère la conservatrice, « ouvrir de nouveaux champs de recherche » pour, enfin, rendre justice à ces talents oubliés.

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]

Musée d’art et d’histoire du judaïsme (Mahj), 71, rue du Temple (75 003 Paris). Expositions depuis jeudi 17 juin jusqu’au dimanche 31 octobre 2021. Réservation par téléphone au 01 53 01 86 57 ou sur le site Internet mahj.fr. Tarifs : 5 à 10 euros. Publication de la traduction du livre Nos artistes martyrs de Hersh Fenster, en collaboration entre le Mahj et les éditions Hazan.

 

Crédit illustration : Inès Pons-Teixeira.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]